En un clin d'oeil, Loic était devenu le roi du monde. Alternant boites de nuit et voyages à l'étranger, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne s'arrêtait pas aux dépenses. Dans le même temps, il prenait grand soin de sa famille et avait même envoyé ses frères cadets continuer leurs études au Royaume-Uni. La grande classe! Cependant, face à ce changement de situation positif mais des plus étranges, ses parents étaient perplexes... Autant d'argent aussi vite... Loic leur cacherait-il quelque chose? Ils se gardèrent néanmoins de lui poser la question de peur de le froisser ou pire... Ils ne voulaient surtout pas lui faire l'offense de l'accuser d'être impliqué dans une affaire louche...
Loic de son coté vivait sa vie à mille à l'heure, sans trop se poser de questions. Il faisait absolument tout ce qui lui passait dans la tête, pour éviter de se retrouver chez lui à 21h (vie de jetsetteur, nuits dans les hôtels de luxe, relations sans lendemain etc...). De plus, maintenant qu'il avait tout ce qu'il voulait, il pensait de plus en plus à démissionner de son nouveau travail (il avait finalement été confirmé), mais il se disait surtout qu'il fallait sauver les apparences, ne pas attirer les soupçons. La dernière chose dont il avait besoin, c'est que les gens fourrent leurs nez dans ses affaires...
Comme il aimait sa nouvelle vie! Plus de problèmes, plus de tracas et maintenant il pouvait vivre plus que décemment. Il venait même de s'acheter une maison donc il était grandement fier, mais le seul hic pour lui c'était cette fameuse interdiction de rentrer chez lui à 21h.
En effet, ces nuits passées en boites de nuits et autre hôtel commençaient à le lasser, mais il se disait qu'il fallait qu'il tienne bon. "C'est pour la bonne cause mon vieux" lui avait dit un jour Steeve "Tu vas t'habituer t'inquiète...". Parlant de cette vie de jetsetteur, en nightclub c'étaient les rois! Toujours reçus comme il se devait, leur table toujours pleine de bouteille de champagnes et autres whisky coûteux, distribution de billets à gogo dans la salle comme des cartes à jouer...
Pas besoin de vous tracer tout le tableau, vous voyez de quoi je parle. Bien sur avec ce rythme de vie, ajouté à cela son physique des plus avantageux, Loic s'était mit à attirer les filles. Mais il ne pouvait malheureusement s'impliquer dans quelque chose de sérieux, son interdiction oblige. Alors, ils collectionnait les relations d'un soir ou d'une semaine tout au plus, sans engagement aucun. Mais ça c'était avant de tomber sur la belle Jessica Essome. Elle n'avait rien des autres filles et contrairement à la plupart d'entre elles, elle n'avait rien fait pour attirer son attention. Elle venait de décrocher un stage académique au sein de l'entreprise où il travaillait et tout de suite il avait été ravi par sa beauté innocente, son air décidé, concentré... "Loic concentres toi!" se disait-il "c'est pas le moment de flasher sur la stagiaire putain!". Il se disciplinait carrément pour ne pas avoir à tomber sous le charme de cette jeune fille et lorsqu'ils se croisaient par hasard, il faisait le mec très occupé et un peu hautain. Jusqu'à ce fameux jour, à la cafétéria de la société où elle l'approcha spontanément pour lui parler.
"Bonjour Mr. Désolé de vous importuner lors de votre pause déjeuner, mais j'aimerais vous poser une question si vous me le permettez..."
"Allez-y je vous en prie..."
"Voilà, j'aimerais savoir si j'ai fait quelque chose qui a pu vous offenser de quelque manière que ce soit. Parce qu'à chaque fois que l'on se croise et que je viens déposer des dossiers dans votre bureau soit vous me fusillez du regard, soit vous me parler durement, alors j'aimerais savoir..."
Loic manqua un moment de s'étouffer avec son café "Si seulement tu savais..." se dit-il intérieurement avant de répondre:
"Mais bien sur que non!! Je suis vraiment désolé de vous avoir donné cette impression, ce n'était vraiment pas mon intention. Vous savez souvent la pression du boulot et tout ça, ça peut créer ce genre de malentendu. Veuillez m'en excusez et s'il vous plaît, arrêtez de m'appeler Monsieur mon nom est Loic Dipanda et vous?"
"Jessica Essome. Je connaissais déjà votre nom, mais enchantée de vous connaître et soulagée d'avoir tiré ce malentendu au clair."
Loic l'invita à finir son déjeuner en sa compagnie et ils en profitèrent pour échanger un peu plus. Durant cet échange, il en découvrit un peu plus sur la jeune femme et son parcours lui fit penser à sa situation avant qu'il ne devienne ce qu'il était... Comme lui à l'époque, elle s'était donnée pour mission de réussir afin de sortir sa famille de la misère et s'assurer une meilleure vie. Tellement de points communs! "Qu'est-ce qui t'a pris de lui poser toutes ces questions Loic?! T'es devenu suicidaire ou quoi?" c'était devenu une habitude pour lui de se parler à lui-même. Il était conscient du fait que maintenant qu'il en savait un peu plus sur sa vie, il s'intéresserait encore plus à elle. Et c'est effectivement ce qui arriva!
Quelques temps après, les deux jeunes gens commencèrent à se voir de plus en plus fréquemment et leur attachement ne cessait de grandir de jour en jour. Loic tombait peu à peu amoureux et mettait de coté ses appréhensions, mais Steeve lui voyait cette relation d'un très mauvais oeil.
"Tu devrais arrêter de voir cette meuf mon frère... Elle risque de foutre en l'air nos plans! Tu ne veux pas que cela arrive, n'est-ce pas?"
"Man, relax! Ça va t'inquiète. Je sais bien ce qui est en jeu et je ne risque pas de tout foirer. Mais je me sens bien avec elle, ça peut pas me faire de mal de la voir. Calme toi..."
"J'espère que tu as raison et que tu sais ce que tu fais. Bref, j'ai soif! On va de quel coté ce soir?"
Et ainsi se termina la conversation. Loic avait plutôt l'air confiant à propos de sa relation avec Jessica, mais la conversation qu'il eut avec elle la semaine qui suivit lui remit les idées en place.
Jessica: "Bébé j'aimerais s'il te plaît qu'on discute d'un sujet important... Ça fait des mois déjà qu'on se fréquente et jamais, même pas une fois, tu ne m'as proposé de venir chez toi. Pourquoi?"
Loic: "Mais chérie on est bien comme ça, je vois pas pourquoi ça te tracasse..." répondit-il l'air penaud.
Jessica: "Comment ça <<on est bien comme ça?>> On se voit dans des hôtels, comme des bandits! Si tu m'aimes comme tu le dis pourquoi m'infliges tu cela? Tu as honte de moi ou tu as quelque chose que tu me caches? T'es marié c'est ça?"
Loic: "Mais bien sur que non! Qu'est-ce que tu vas chercher? Je vois juste pas pourquoi tu ramènes ça sur le tapis... On s'embrouille là pour des broutilles. Sérieux!"
Jessica: "Ok des broutilles... Je pense qu'on va arrêter de se voir pendant un moment... Lorsque tu auras la réponse à ma question, on pourra continuer là où on s'est arrêté. Excuses-moi!" et sur ce elle saisit son sac à main et s'en alla, le bousculant au passage.
Loic était encore dans les vapes après son départ, mais à quoi est-ce qu'il s'attendait? Au fond de lui, il savait bien que cela allait arriver un jour.
Les semaines qui suivirent, il essaya de joindre Jessica sans succès.
"Man, je t'avais dit de te séparer de cette fille pour ton propre bien. Les relations sérieuses, c'est pas pour nous tu le sais. Maintenant qu'elle est partie, c'est bon débarras. Tu devrais célébrer au lieu de t'apitoyer de la sorte" lui lançât Steeve.
"Arrêtes de dire ce genre de choses Steeve. Je devrais me réjouir de voir la fille que j'aime s'en aller?! Arrêtes s'il te plaît!"
"Ouhla! Ce que tu peux être grincheux... Tu sais au fond de toi que j'ai raison. C'est le choix de vie que nous avons fait... Allez pour te remonter le moral ce soir on va boire un coup. C'est moi offres! Toute façon y'a assez d'alcool chez moi."
Steeve sortit donc du whisky de son bar et fit péter la musique. L'alcool coulait à flot, mais au lieu que Loic se sorte Jessica de la tête, c'est l'effet inverse qui se produisit. Il n'arrêtait pas de penser à elle et l'alcool aidant, il décida de l'appeler à l'insu de son ami pour enfin lui offrir ce qu'elle voulait. Cette-fois là, exceptionnellement, Jessica répondit au téléphone et parut plutôt enchantée lorsque Loic lui proposa de l'emmener enfin chez lui.
"Je pensais que tu ne me le demanderais jamais!" dit-elle avant de raccrocher.
Après s'être esquivé de chez Steeve, il passât la prendre chez elle et était des plus joyeux de la voir ainsi souriante. Mais tout au long du trajet Loic était très calme, car il prenait peu à peu conscience de ce qu'il était sur le point de faire. Il appréhendait un peu, mais l'amour qu'il éprouvait pour la belle Jess était tellement fort qu'il se disait qu'il pouvait braver n'importe quoi, y compris l'interdiction que lui imposait son pacte. Quel naïf!
Jessica était ébahie devant l'énorme villa qui se présentait devant elle. Elle ne tarissait pas d'éloges et Loic assez fier de lui l'invita à entrer pour lui faire encore plus la démonstration de ses avoirs. Il était 20h30. Loic était tellement content d'être avec elle qu'il ne se rendit même pas compte que l'étau se resserrait. Il lui offrit un verre de vin en espérant passer un bon moment avec sa belle et apaiser les tensions qui les avaient séparés, mais les choses ne se passèrent pas comme il l'espérait. Il entreprit de lui faire le tour du propriétaire, mais à peine eut-elle fini de boire la première gorgée, elle lui lançât "Alors, il est 21h30 mon cher Loic Dipanda. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'à cause d'une paire de seins et un petit air innocent, tu romprais aussi facilement notre pacte" dit-elle en se retournant. En un instant, la couleur de ses yeux avait complètement viré au rouge vif, sa voix était semblable à une voix tout droit sortie d'outre-tombe et sa peau était toute craquelée. Loic était figé d'effroi! Oui là, on peut dire qu'il avait complètement dessaoulé.
"Quoi? Je ne te plais plus? Tu ne me trouve plus aussi désirable? Pauvre créature stupide! Tu as osé me défier et maintenant que tu es là on va s'amuser un peu" et l'étrange créature disparue dans un rire noire.
Paniqué, Loic se précipita vers la porte d'entrée pour s'enfuir, mais la poignée de la porte n'était plus là et peu à peu toutes les issues de la maison (fenêtres et portes) disparurent comme par enchantement devant ses yeux. Il crut devenir fou... Mais le jeu maléfique ne faisait que commencer... Un brouillard épais se répandit dans la pièce à tel point que le pauvre jeune homme ne pouvait plus rien y voir. Et lorsqu'il se dissipa enfin, le décor avait changé en quelque chose de plus morbide. En effet, la maison tel qu'il la connaissait avait disparue pour laisser place à un cimetière. Oui, le pauvre était dans un cimetière, entouré de tombes qui se mirent tout doucement à s'ouvrir. On pouvait entendre des ricanements et des cris au loin. Et tout à coup, des corps décharnés se mirent à sortir des tombes, désorientés... Ils marchaient ça et là.
On pouvait voir certains manger leurs propres membres, d'autres dire des choses incompréhensibles. Dans la foulée, Loic reconnut des membres de sa famille (son père, sa mère, ses frères) qui marchaient vers lui en clopinant.
"Pourquoi tu nous a fait cela Loic? Pourquoi? C'est toi qui nous a fait ça!" répétaient-ils d'un air menaçant.
"Non! Ce n'est pas moi... Je vous demande pardon... Je ne voulais pas... Je vous en prie!" criait Loic en sanglotant.
"Tu ne pouvais pas te contenter de ce que tu avais n'est-ce pas? Tu n'auras que ce que tu mérites!" et ils se jetèrent sur lui.
Ils se mirent à dévorer ses chairs comme on dévore de la viande. Loic croyait rêver, mais la douleur était réelle. Il se mit à crier de toutes ses forces, mais aucun son ne sorti de sa bouche. Le sang giclait de toute part et alors qu'il sentait que c'était la fin, le décor changeât. Les morts-vivants, les tombes, le cimetière...tout avait disparu. Il se trouvait à nouveau dans sa maison et il fut soulagé de voir que son corps était indemne. Les portes et les fenêtres étaient de nouveau là, c'était le moment idéal pour s'enfuir.
Mais alors qu'il se précipitait à nouveau vers la porte, le sol se déroba sous ses pieds et il se sentit tomber dans quelque chose qui lui semblât être un puits. Lorsqu'il atterrît enfin avec fracas au fond du trou, il fut étonné de constater qu'il n'y avait pas d'eau. Il essaya de trouver ses marques, mais il faisait extrêmement sombre. Loic était tellement occupé à trouver une issu, qu'il n'entendit pas quelque chose tomber à coté de lui, puis deux, puis trois. C'est lorsqu'il sentit une sorte de caresse sur sa jambe, qu'il comprit qu'il était de nouveau en danger.
"Mais qu'est-ce que...?". Il se baissa avec frayeur pour toucher ce que c'était et sa main entra en contact avec quelque chose de luisant, d'écailleux et c'est alors qu'il réalisa ce que c'était: un serpent. C'était sa plus grosse phobie. Il se mit à crier de toutes ses forces, appelant à l'aide mais c'était trop tard. A l'instant où il ouvrit la bouche, une pluie de serpents se déversa dans le puits. Il y'en avait de partout et il était complètement submergé. Il essaya tant bien que mal de s'extirper de ce nid de vipères, mais mal lui en pris. Lorsque les serpents prirent conscience de sa présence, ils se mirent à le piquer. Après des centaines de piqûres de serpents, Loic sentit à nouveau la vie quitter son corps et une fois de plus, il se réveillât dans sa maison. Les serpents n'étaient plus là, mais le pauvre était encore sous le choc, recroquevillé sur lui-même et grelottant.
"Je vous en prie! Faites que ça s'arrête... Je n'en peux plus!" dit-il en larmes.
"Mais le jeu ne fait que commencer mon petit Loic! Souffre que ça se termine... Hahahahahaha comme j'adore ce jeu de mots <<SOUFFRE que ça se termine!>>" répondit une voix maléfique.
Effectivement, la voix n'avait pas mentie car juste après Loic expérimenta la combustion instantanée. Il vit son corps s'enflammer et ses chair se consumer sans pouvoir rien y faire. Ce fut un vrai supplice!
Chaque heure qui s'écoulait laissait place à un instant de torture totalement différent du précédent. Notre malheureux héros était à bout de nerf et avait complètement perdu la notion du temps. Toutes ces souffrances étaient telles qu'à un moment, il souhaita s'ôter la vie pour de bon, mais l'esprit ne le laissa pas faire. Lorsqu'il fut enfin 6h du matin et que les rayons du soleil se mirent à pénétrer dans la maison, Loic se risqua une fois de plus à aller vers la porte d'entrée et pressa la poignée. Lorsqu'il vit que la porte s'ouvrait enfin, ce fut comme une délivrance pour lui. Il se précipita vers l'extérieur et courut, pieds et torse nus à moitié fou vers ce qu'il considérait comme étant son salut. Loic arriva enfin aux portes d'une église pieds en sang, à bout de souffle et criât de toute ses forces "AIDEZ-MOI!" avant de s'effondrer...
FIN.
jeudi 31 août 2017
La maison hantée (2ème partie)
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