Je me souviens du bruit sourd que fait un corps qui dévale les escaliers pour finalement s'écraser au sol: c'était le mien. J'avais tellement mal dans le bas du ventre! J'avais même du mal à crier, à respirer... J'avais l'impression que si j'ouvrais la bouche pour le faire, aucun son ne sortirait. J'entrepris de me lever, mais lorsque je réussis enfin à le faire, une flopée de sang se mit à couler le long de mes jambes.
"Mon bébé! S'il te plaît ne me laisse pas... Mon Dieu protège mon enfant!". Les larmes brouillaient mes yeux et j'avais réellement du mal à respirer... J'avais besoin d'aide. J'essayais donc d'attraper mon téléphone pour appeler ma soeur aînée qui n'habitait pas loin pour qu'elle m'amène à l'hôpital. Le téléphone me glissât des mains... Sans doute à cause du sang que j'avais plein sur les mains. Il yen avait partout! C'était comme un film d'horreur dont j'étais la victime... André en haut des escaliers était comme pétrifié devant son oeuvre. Il tremblait et avait les yeux pleins de larmes. Comme je m'en foutais de ses sentiments à ce moment là ! J'avais la rage, mais je pouvais rien faire. Je tenais à peine sur mes jambes...
"Si...si mon bébé...meurt...je te tuerais de mes propres mains!" essayais-je d'articuler.
"Je ne voulais pas...pardonnes moi! Oh mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait?!" dit-il en descendant les escaliers.
Il n'eut pas le temps d'atteindre le bas qu'on sonnait à la porte. C'était sans doute ma grande soeur à la porte. Il se précipitât pour ouvrir.
Ce n'était pas ma grande soeur, mais son mari Éric qui était tenu là sur le seuil de la porte. Dès qu'il me vit, baignant dans mon sang, il se fonça sur André et se mit à le cogner à coups de poings.
"Mais qu'est-ce que t'as fait espèce de malade?! Tu voulais la tuer ou quoi? Je vais t'apprendre moi qu'on ne frappe pas une femme, enceinte en plus!" et il continua de le frapper.
"Non Éric s'il te plaît arrête! Il n'en vaut pas la peine, laisse le..."
"Ne t'en mêle pas! Après ce qu'il a fait? Je vais le tuer cet imbécile!" dit-il en le balançant à l'autre bout de la pièce.
Il fut interrompu par mes cris stridents. J'avais atrocement mal! J'avais comme l'impression qu'on me lacerait le bas ventre avec une lame et le sang qui giclait de plus belle. Éric courut pour me prendre dans ses bras et me porter à l'hôpital, mais je ne voulais pas que les voisins me voient comme ça, couverte de sang...
"Ne t'inquiète pas je vais arranger ça..." me rassura Éric. Joignant le geste à la parole, il se précipita dans la chambre, prit 3 draps couleur sombre, m'emmitoufla à l'intérieur et me porta à l'extérieur.
Un taxi nous attendait à l'extérieur, sans doute stoppé par André, direction l'hôpital.
J'ai été reçu rapidement par le service d'urgence. Il fallait me faire une batterie d'examens pour s'assurer que moi et le bébé ne courrions aucun danger. J'étais carrément dans les vapes lorsqu'on m'examinais. Tout ce dont je me souviens, c'est le visage grave du médecin. Ca n'avait rien de positif tout ça... J'avais le coeur qui battait à mille à l'heure à cause de la peur sans doute d'apprendre ce que je redoutais... Une fois les examens terminés ont m'a conduit dans une chambre et un peu plus tard le médecin vint m'annoncer le diagnostic.
"Je suis vraiment désolé Mademoiselle, à ce stade nous ne pouvons plus rien faire... Le choc que vous avez reçu a malheureusement entraîné la mort foetale." dit-il la mine triste.
Je serrais très fort la main d'Éric qui ne m'avait pas laissé depuis. Vous êtes vous déjà retrouvé dans la situation où vous avez tellement mal que vous ne pouvez plus parler? C'était mon cas... Il n'y avait que les larmes qui coulaient le long de mes joues.
Mais le médecin n'avait pas fini de parler...
"Je sais que ça doit être difficile pour vous. Perdre un bébé est déjà assez difficile mais deux... Je peux pas imaginer votre dou..."
"Pardon attendez vous avez dit deux?!"
"Suis désolé vous ne le saviez pas? Vous attendiez des jumeaux... Je suis vraiment désolé... Il faut maintenant que nous procédions à l'extraction. Nous allons vous placer une perfusion qui provoquera des contractions pour aider à l'expulsion du corps de vos bébés. Encore désolé..." et il sortit.
Je ne sais pas quoi vous dire... J'étais brisée...je suis brisée. Une fois de plus, j'avais fait confiance à la mauvaise personne et j'en payais le prix fort. J'avais entraîné des innocents dans ma bêtise et maintenant ils étaient morts par ma faute. Je n'aurais jamais la chance de les tenir dans mes bras, leur raconter une histoire ou entendre leurs rires... Jamais! Ils étaient partis, brutalement...par ma faute.
Un peu plus tard, une infirmière vint me placer la perfusion et quelques temps après les contraction commencerent. Sur la table d'accouchement, après avoir fait sortir mes bébés morts nés, la sage-femme me demanda si je voulais les voir. Je ne voulais pas, c'était trop dur! Ca m'aurait fait trop mal de les voir, mais elle insista. Elle les avaient déposés sur une grande serviette blanche, ils étaient encore dans leurs sacs amniotiques. Mes bébés, mes princes... Tout beaux, tout mignons...
"Je suis désolé mes petits princes... Maman a fait de mauvais choix et maintenant elle doit vous dire au revoir... Mais je veux que vous sachiez que je vous aimes de tout mon coeur même si je n'ai pas su vous protéger... Je ne vous oublierais jamais! Jamais... Pardonnez-moi..." ce sont les mots minables que j'avais réussi à prononcer entre deux sanglots.
J'avais le coeur en morceau, milles morceaux... Pendant des mois je m'affamais, j'avais envie de rien. J'avais fait promettre à Éric de n'exercer aucunes représailles envers André. Je ne lui avais rien fait de mal et je ne comptais pas m'abaisser à son niveau. Dieu se chargerait de lui. Oui il se chargerait de ce meutrier!
Pour ma part, jamais plus je n'aimerais un homme. Oui vous allez dire "mais non, ils ne sont pas tous pareils, y'en a qui sont bons. Ne les mets pas dans le même panier", mais comme je m'en fiche! J'étais également une bonne fille avant, une bonne compagne et qu'est-ce que ça m'a rapporté? Deux enfants à enterrer et un coeur en miette. La Métisha d'aujourd'hui n'a plus de coeur. Les hommes, je les briserais chaque fois que j'en aurais l'occasion! Vous me jugez? Hahahahahaha... C'est la nouvelle moi. Faudra vous y habituer. Peut-être qu'un jour je reviendrais à la raison, mais pour l'instant c'est comme ça et pas autrement...
J'espère que vous avez aimé cette histoire😊 Retenez juste ceci, "derrière chaque femme froide ou "sans coeur" se cache souvent une femme sensible qui en a juste marre de se faire marcher sur les pieds. Creuser un peu plus..."
A bientôt pour une nouvelle histoire...😘
P.S: N'hésitez pas à commenter ma manière de narrer, afin que je puisse m'améliorer. Merci😊
lundi 5 juin 2017
Retrouverais-je la force d'aimer? (Fin)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire